L'ORGUE DE CHŒUR
HISTORIQUE :
Malgré l'importance de la paroisse, ce n'est qu'en l902 qu'un orgue d'accompagnement fut installé par la maison Jaquot-Jeanpierre, de Rambervillers en remplacement d'un harmonium buffet, malheureusement aujourd'hui détruit. Situé dans le chœur, au sol, derrière le maître-autel, il a été inauguré le 19 avril par Henri Hess, organiste de la cathédrale de Nancy, avec notamment l'exécution d'une symphonie pour orchestre et chœurs spécialement composée par Charles Caspar, organiste de Saint-Jacques depuis près de 57 ans. Lors de l'expertise faite par Charles Caspar, Henri Hess et Lucien Noël, organiste de la cathédrale de Saint-Dié, la Trompette avait pas donné satisfaction. Elle fut réharmonisée par Delacroix qui n'avait pu être là lors de l'harmonisation, le montage ayant pris beaucoup de retard à cause du buffet. L'harmoniste Delacroix, élève de Cavaillé-Coll, ne travaillait pas que pour Théodore Jaquot, mais également pour son concurrent Henri Didier, à Épinal. Lorsque le grand-orgue fut mis au ton moderne par la maison Jaquot, en 1908, l'orgue de chœur, accordé à l'origine exactement un ton plus haut que le grand-orgue, fut baissé au ton moderne. Le dispositif transpositeur, qui n'avait alors plus de raison d'être, a été supprimé.
BUFFET :
Dessinée et réalisée par Eugène Vallin, célèbre ébéniste de l'École de Nancy, cette boiserie en chêne, de style baroque assez élégant, s'intègre fort bien aux stalles du XVIIIe siècle. ll n'y a aucun tuyau apparent et les seules ouvertures sont les jalousies de la boîte expressive, disposées sur les parois latérales.
ÉTAT :
Relevé par la maison Kern, en juillet et août 1990, avant le démontage du grand orgue. Il a accompagné tous les offices pendant la décennie sans orgue de tribune. Il est encore en très bon état et est utilisé couramment.
DESCRIPTION DE L'INSTRUMENT :
Console :
Indépendante, placée entre le maître-autel et le buffet, tournée vers l'orgue. Claviers avec naturelles plaquées d'ivoire et feintes en ébène. Pédalier droit en chêne avec feintes rehaussées d'ébène. Tirants de section ronde, disposés en gradins de part et d'autre des claviers. Accouplements, combinaisons et trémolo par pédales à accrocher. Expression par bascule centrale.
Transmission :
Pneumatique tubulaire pour les notes et les jeux. Seuls les accouplements dans la console sont mécaniques.
Les tuyaux des deux claviers se trouvent dans le buffet expressif.
COMPOSITION :
- I Grand-orgue expressif (56 notes, C-g''')
- Bourdon 16' C-d' en sapin, ds'-g''' en métal, bouchés avec culottes mobiles.
- Principal 8' Tuyaux en étain, avec entailles de timbre.
- Cor de nuit 8' C-H en sapin, c-g''' en métal, bouchés avec culottes mobiles.
- Flûte douce 4' C-g'' à cheminées et culottes mobiles, gs''-g''' coniques.
- II Récit expressif (56 notes, C-g''')
- Salicional 8' C-g''' en étain, avec entailles de timbre. Oreilles sauf pour gs''-g'''.
- Unda Maris 8' c-g''' en étain, avec entailles de timbre. Oreilles sauf pour gs''-g'''.
- Flûte octaviante 4' Tuyaux en métal, octaviants à partir de f, avec entailles de timbre sauf gs''-g''' avec encoches.
- Trompette 8' Pavillons en étain, dont fs''-g''' harmoniques. Noyaux anglais sauf pour fs''-g''', en olives.
- Pédale (27 notes, C-d')
- Soubasse 16' empruntée au Bourdon 16' du Grand-orgue.
- Accouplement II/I
- Tirasses I et II
- 2 combinaisons fixes : Fonds et Forté
- Expression à bascule
- Appels Flûte octaviante 4',Trompette 8' et Unda Maris du Récit.
- Trémolo général.
Sommiers :
À pistons, diatoniques avec basses au centre. Ordre des chapes, de l'avant vers l'arrière : Trompette 8', Unda Maris 8', Flûte octaviante 4', Salicional 8', Cor de nuit 8', Flûte douce 4', Bourdon 16' et Principal 8'.
Tuyauterie :
Entièrement de 1902, de belle facture industrielle, probablement de Masure.
Diapason :
436 Hz à 16°C
Soufflerie :
Sous le plafond de la petite sacristie, à droite du chœur, un premier réservoir à plis compensés est alimenté par le ventilateur placé en dessous. Un second réservoir à plis compensés se trouve sous l'estrade entre la console et le buffet. Pour l'anecdote les trois pompes sous le premier réservoir, mues par un moteur électrique à l'origine au sol, sont toujours attelées à leur vilebrequin qui possède encore sa poulie d'entraînement et son volant d'inertie.
SOURCES :
- Inventaire National des Orgues, Lorraine, Meurthe-et-Moselle, Christian Lutz.
- Archives paroissiales, conservées au presbytère.
- Archives de la maison Jacquot à Rambervillers, dossier 461.
BIBLIOGRAPHIE :
- La Semaine Religieuse du 3 mai 1902, p. 388.
- René Depoutot, L'orgue dans la revue " La Semaine Religieuse", Nancy, 1990, p. 38-39.